En ville et dans les grandes métropoles comme Lyon, circuler en voiture peut devenir un vrai casse-tête. Les nouveaux enjeux environnementaux obligent les autorités locales à proposer aux travailleurs, des solutions de mobilité alternatives. L’opération dénommée « un mois sans voiture » vient aider les propriétaires de véhicules à changer de mentalité.
Abandonner sa voiture, un pas difficile à franchir
Les propriétaires de véhicule éprouvent de grandes difficultés à changer d’habitudes. En effet, posséder sa propre voiture ou un véhicule de société comporte plusieurs avantages notamment salariaux pour les voitures de fonction. Il y a aussi le confort de déplacement sans la contrainte des horaires de transports en commun. En outre, disposer d’une voiture revêt majoritairement une image positive dans la société, bien que les points de vues évoluent avec le développement des mobilités douces et les problèmes climatiques avérés.
Au-delà du fait de se sentir en sécurité, les personnes possédant un permis de conduire ont plus de chance de trouver un emploi. Cela revient moins coûteux aux entreprises d’embaucher de tels travailleurs qui ne demanderont pas de participer aux frais de déplacement en transport en commun, ne seront pas tributaires des horaires des bus ou trains. En dehors du milieu professionnel, la voiture permet de voyager facilement pour des budgets souvent plus bas qu’en avion ou en train. Ce sentiment de liberté est important lorsqu’il faut faire des courses, déplacer des affaires ou tout simplement voyager.
Tous ces avantages font que la voiture a encore de l’avenir devant elle. Il faut néanmoins être réaliste, la voiture n’a pas que des points positifs. C’est en effet le moyen de déplacement le plus polluant et le plus dangereux. Son impact sur le réchauffement climatique, longtemps suspecté, est aujourd’hui confirmé, poussant l’ensemble des acteurs du monde de l’automobile à repenser la voiture de demain. De plus, en cas de bouchon, le déplacement en voiture devient très lent et cause un important stress chez les conducteurs. Des études montrent que les automobilistes dans les grandes améliorations passent environ l’équivalent de 6 jours dans les embouteillages. Enfin, première cause d’inactivité, elle engendre de l’obésité chez certains travailleurs contrairement aux transports en commun, au vélo ou à la marche lorsque cela est possible.
Une initiative lyonnaise
La métropole lyonnaise, où les bouchons et la pollution sont une réalité permanente, a choisi d’agir pour aider les habitants de la ville à délaisser les voitures pour des mobilités douces ou les transports en commun. Avec le projet de mobilité « un mois sans voiture », c’est une manière pour les autorités de sensibiliser l’opinion sur la nécessiter de migrer vers des solutions qui respectent l’environnement. Initié par la société Keolis et le réseau des transports en commun de Lyon TCL, cette initiative concerne 17 familles du Carré de soie. Fini l’utilisation régulière de la voiture pour ces familles, il faut réapprendre à apprécier le goût des transports en commun pour une transition durable.
Pendant un mois, TCL et Keolis proposent à la communauté et particulièrement certaines familles de se servir uniquement de kits de mobilité mis en place à cet effet. Ces derniers permettent d’accéder gratuitement aux différentes offres de transport en commun soit le bus, le métro et le tram. Mais également aux autres initiatives mises en place dans la ville comme Vélo’v, Citiz ou encore les TER desservant la métropole lyonnaise. Les transports en commun étant privilégiés, plusieurs annonces de covoiturage sont mises au programme.
Un certain nombre de volontaires possédant une voiture et n’étant pas contre les autres solutions de mobilité ont été désignés. Il ne s’agit pas de convertir l’ensemble de la population dans un premier temps, mais d’aider les familles n’osant pas sauter le pas à s’habituer à un nouveau mode de déplacement. Cette initiative permet également de communiquer pour accompagner d’autres habitant de la métropole qui souhaiterait également changer leurs modes de déplacements. Des ateliers sont prévus pour expliquer la mobilité du quartier, les possibilités offertes pour les déplacements et répondre aux interrogations des habitants, afin de mieux comprendre le concept. Le but global est de pousser les 17 familles participant au projet à préférer les abonnements de transport en commun à la voiture. Si cette expérience est une réussite, elle pourra être déployée dans d’autres quartiers et à un plus grand nombre de familles.
Des freins au changement de mobilité?
Les familles ayant répondu à l’appel pour ce projet, et ayant été retenu, sont des familles qui perçoivent l’intérêt de changer de mode de mobilité. Pour différentes raisons, dont les principales sont économiques et environnementales. Aujourd’hui le carburant coute cher, les heures dans les embouteillages ne font qu’augmenter la consommation d’essence ou de diesel. En cumul de déplacement, dans de nombreux cas un abonnement mensuel est économiquement plus rentable que le budget mensuel pour les pleins de carburant, l’assurance voiture et son entretien. De plus, la mutualisation du déplacement est un atout indiscutable dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les individus interrogés pour ce projet expliquent qu’ils comprennent l’intérêt du changement initié par cette initiative, mais qu’il existe également des freins. Tout d’abord la fiabilité des transports en commun qui connaissent parfois des retards, des annulations ou encore des mouvements de grève qui impactent les déplacement des utilisateurs. Et ensuite un point souvent personnel mais qui prend pèse énormément dans la balance du changement de comportement, les habitudes. Il faut en effet troquer le confort de la voiture où l’on est seul très souvent à un transport où il faut partager l’espace avec d’autres concitoyens!