L’énergie houlomotrice ou énergie des vagues a été révélée au grand public à la suite de la déposition du premier brevet de son exploitation en France en 1799. Les technologies ayant beaucoup évolué par la suite, plusieurs idées de conversion de l’énergie houlomotrice en électricité ont par la suite émergées.
La mer, grande source d’énergie
Déformations naissant sous l’effet du vent, les vagues peuvent former des houles lorsqu’elles parcourent de longues distances et que le vent faiblit. La houle va alors créer de l’énergie appelée énergie houlomotrice. Sa transformation en électricité est un sujet d’étude importante au XXIème siècle, dans la recherche d’une énergie plus verte. En effet, elle représente un potentiel énorme dans la mesure où 71 % de la surface du globe est recouverte de mers et océans, et que la houle est phénomène naturel.
Pour les professionnels du secteur, l’énergie houlomotrice pourrait assurer jusqu’à 10 % de la demande annuelle mondiale en électricité. Toutefois, il est important de préciser que tous les pays n’ont pas le même potentiel. Des régions particulières, comme l’Amérique du Nord, sont plus propices à la récupération de ce type d’énergie.
En dehors des travaux de la famille Girard en 1799, une autre expérience emmenée par Yoshio Musada a été effectuée au début des années 1900. Celle-ci est suivie des travaux de Stephen Salter qui montrent la possibilité de transformer les énergies des houles en énergie mécanique. Le principe de base de l’énergie houlomotrice est assez simple. Il suffit de retenir qu’en propageant une onde mécanique à la surface de la mer, le vent forme des vagues qui dégageront de l’énergie cinétique potentiellement convertissable en énergie électrique.
Entre houle et vague
Plusieurs systèmes de récupération de l’énergie des vagues sont aujourd’hui en cours de développement. Ces derniers visent à transformer la force récupérée en énergie électrique grâce à l’utilisation de convertisseurs.
Parmi les différentes solutions en cours d’étude, un système à déferlement a été développé. Il permet de récupérer les vagues échouées sur des rampes inclinées artificielles. Ces vagues obtenues par le biais d’installations flottantes en mer ou fixées sur le littoral sont ensuite déversées dans des réservoirs surélevés. Au sein de ces installations, une turbine est actionnée par le mouvement de la vague et l’énergie créée récupérée.
L’énergie houlomotrice peut être aussi obtenue en fixant sur le fond marin des systèmes posés. Ces derniers utilisent l’oscillation de l’eau provoquée par les vagues pour mettre en mouvements du corps immergés, lesquels actionneront à leur tour des systèmes de transformation d’énergie électrique.
Enfin, il est aussi possible d’utiliser des systèmes à flotteurs dans lesquels plusieurs corps flottants reliés entre eux sont alignés dans le sens du vent. Perpendiculaires aux vagues, ces corps sont maintenus à la surface de l’eau par des câbles arrimés au sous-sol marin. Les vagues créent une oscillation de la chaîne des flotteurs pour actionner de façon directe, ou par le biais d’un fluide hydraulique comprimé, une turbine.
Quelles que soient les techniques actuellement développées, des contraintes importantes sont à prendre en compte pour utiliser l’énergie houlomotrice au quotidien. Tout d’abord l’environnement maritime et le climat parfois capricieux qui y règne. En effet, les tempêtes, et parfois même les ouragans, cyclones ou typhons, peuvent mettre à l’épreuve le matériel. Ce point rejoint une seconde contrainte qui repose l’accessibilité parfois difficile des lieux de dépose du matériel. En haute mer, ou en profondeur, le matériel ne doit pas perturber la faune et la flore sous-marine, et être facilement accessible pour les maintenances. En cours de développement, les technologies autour de l’énergie des vagues sont encore chères. Le coût de production, par rapport aux recettes, est encore trop élevé pour être compétitif.
L’énergie houlomotrice, quelles possibilités pour l’avenir ?
L’un des principaux atouts de l’énergie des vagues est qu’elle permet d’estimer les niveaux moyens de puissance disponibles deux jours à l’avance. Cette énergie variable a une complémentarité qui permettrait d’équilibrer le réseau électrique. Son potentiel est aussi très intéressant dans le sens où le rendement de la production devrait se rapprocher à terme de celui de l’électricité d’origine hydraulique.
À terme, après de nombreux développements, l’énergie houlomotrice pourrait permettre une production massive d’une énergie électrique durable et fiable à un coût intéressant. Avec ses nombreuses prouesses, il n’est pas inenvisageable que les voitures électriques soient alimentées dans le futur par l’énergie houlomotrice.