La capitale allemande cherche, comme de nombreuses capitales dans le monde, à atteindre ses objectifs en matière de climat et de faire face à une pénurie d’énergie. Pour tenir son cap, elle procède à une refonte rapide de sa flotte de transports en commun, alimentée par des batteries.
Une nouvelle flotte
Le voilà arrivé, le premier bus qui composera la nouvelle flotte de bus de la capitale. Un véhicule jaune vif, un Ebusco 2.2 de fabrication néerlandaise. Une cérémonie pour accueillir un bus peut sembler un peu exagérée, mais l’annonce de la plus grande révision du plus grand système de bus urbain d’Allemagne depuis qu’il a adopté le moteur à combustion interne en 1906 intervient à un moment critique pour Berlin et le pays dans son ensemble.
Les températures estivales élevées, liées au changement climatique, et la crise de l’approvisionnement en énergie provoquée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine ont rendu plus urgente la nécessité pour les pays européens de revoir la façon dont ils alimentent tout, des foyers aux usines en passant par les déplacements quotidiens. Et Berlin, la capitale de la plus grande économie du continent, est en première ligne.
L’objectif global est de rendre les bus de la ville non polluants d’ici à 2030, en remplaçant 1 600 véhicules diesel par 1 700 véhicules électriques, pour un coût estimé à 2 milliards d’euros (2 milliards de dollars) si l’on inclut les nouvelles infrastructures nécessaires. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan plus vaste visant à rendre neutres sur le plan climatique 50 % des bus publics allemands d’ici à 2030.
Des objectifs difficiles à atteindre
L’Allemagne veut devenir neutre en carbone d’ici 2045. Mais la pénurie d’énergie causée par la réduction par la Russie des flux de gaz naturel vers l’Europe menace de faire dérailler cet objectif. L’Allemagne a retardé la mise hors service de ses centrales électriques alimentées au charbon et au pétrole, une mesure qui, selon le chercheur Independent Commodity Intelligence Services (ICIS), augmentera les émissions de carbone dans le secteur de l’électricité de 20 % l’année prochaine et de 17 % en 2024. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que cette mesure était temporaire.
Le secteur des transports était déjà sous pression. Selon l’Agence allemande pour l’environnement, les émissions de dioxyde de carbone de l’Allemagne ont dépassé d’environ 3 millions de tonnes l’année dernière le niveau autorisé par la nouvelle loi sur la protection du climat. Environ un cinquième des émissions provient des véhicules. Le ministère des transports a indiqué qu’il souhaitait développer les infrastructures pour les véhicules électriques, ajouter des pistes cyclables et augmenter le financement de l’utilisation de véhicules commerciaux lourds plus efficaces.
Le bus exposé le 26 août était le premier des 90 bus qui viendront s’ajouter à une flotte d’environ 138 véhicules à Berlin cette année. Les quatre premiers bus électriques ont été mis en service à titre d’essai il y a plus de sept ans, a déclaré Daniel Hesse, chef du personnel du département de la technologie et de l’innovation de BVG. Les véhicules proviennent d’une série de fabricants européens, dont 15 de l’entreprise allemande Evobus, 123 de l’entreprise polonaise Solaris et 90 de l’entreprise néerlandaise Ebusco qui seront ajoutés cette année.
Bien que certains secteurs soient contraints de revoir à la baisse leurs ambitions du fait du contexte politique, d’autres peuvent apporter leur pierre à l’édifice pour lutter contre le réchauffement climatique.