La mobilité des personnes âgées

La mobilité des seniors est un sujet de société important qui demande une compréhension des besoins de déplacements des personnes âgées mais également des freins à se déplacer.

« La mobilité, quel que soit l’âge, est un facteur clef pour une vie active et autonome. Le vieillissement, par la limitation de certaines capacités, va progressivement entrainer une évolution vers une réduction de la mobilité.« 

Les conséquences du vieillissement sur la mobilité

Lorsque l’on vieillit les conséquences se font ressentir sur le corps et sur le quotidien. Il n’y a plus de trajet quotidien pour aller au travail, moins d’obligation journalière qui nécessite un déplacement, le corps supporte de moins en moins bien les sorties trop longues ou trop « sportives ». Même si chaque individu est différent, la mobilité tend à se restreindre avec le temps et les signes de la vieillesse.

Pour se déplacer, un individu a globalement les différentes options suivantes : la voiture, les transports en commun, les mobilités douces, la marche. A partir d’un certain âge, il est parfois nécessaire de faire le choix de ne plus conduire ou utiliser son vélo. En effet, la chute de la mobilité se traduit en premier par l’arrêt de la conduite (voire du vélo même si son utilisation est moins démocratisé), décision difficile à prendre pour certaines personnes. Elle est d’ailleurs souvent prise par une tierce personne comme un enfant ou un conjoint qui va mettre en place des actions pour que la voiture ne soit plus utilisée par la personne âgée. Cette étape peut être perçue comme synonyme de vieillesse, de perte d’autonomie et de liberté, et par conséquent mal vécue. Elle rime avec l’arrivée de la dépendance.

Face à ce choix, parfois difficile à prendre, d’arrêter de conduire, que reste-t-il comme solution aux personnes âgées pour se déplacer?

Je ne conduis plus, comment sortir de chez moi?

Face à l’absence de voiture, il existe la possibilité d’emprunter les transports en communs qui pourtant sont peu utilisés par les seniors. Au cœur de cette non adoption des transports, se place la pénibilité qui repose sur plusieurs points :

  • La distance entre le domicile et le lieu de prise en charge par le transport en commun, ou entre l’arrêt et le lieu de destination. Comparé à une voiture qui emmène de porte à porte avec parfois une petite distance entre le parking et la destination finale, l’utilisation d’un bus, d’un tram ou encore d’un métro ajoute de la marche au trajet. Les arrêts sont fixes, alors que les lieux de rendez-vous ne sont pas toujours les mêmes. Lorsque la mobilité du corps devient plus complexe, la fatigue se faite sentir plus rapidement, les mètres de marche entre le point de départ et le point d’arrivée comptent.
  • La difficulté dans les transports en commun comme un démarrage trop rapide dans le bus ou le métro. Ce dernier est synonyme de risque de chute, et rend les personnes âgées anxieuses au point de le ressentir dans leurs comportements. Des études montrent qu’elles parlent aussi de marches trop hautes pour la descente ou la monté dans le bus, un ensemble d’information difficilement lisible pour le trajet, les horaires, les correspondances.
  • Une obligation de changements trop nombreux ou de rupture de l’offre de transport en commun sur une partie du trajet.
  • Des services connexes parfois non conçues pour être accessibles comme l’achat de titres de transport, trouver des informations comme les horaires ou les trajets. Bien que de nombreuses personnes âgées ne soient pas réfractaires à l’idée d’utiliser des technologies de l’information et de la communication pour les aider à prendre les transports, le manque d’accessibilité des applications ou sites dédiés est trop important avec par exemple des écritures trop petites, un manque de contraste, des navigations trop complexes…
  • Il existe aussi la crainte d’utiliser un réseau de transport parfois très peu utilisé avant l’abandonne de la voiture. Ces personnes sont donc faces à l’apprentissage de nouveaux codes, qui peuvent effrayer.

Face à ces différents points, il existe la solution des T.P.M.R. ou transport pour personne à mobilité réduite. Pour rappel, les personnes âgées font parties des p.m.r tout comme les personnes handicapées, les personnes avec des enfants en bas âge et avec une poussette. Les T.P.M.R. vont offrir une légèreté d’esprit dans le déplacement qui se fera de porte à porte avec une personne qui gérera chaque étape du trajet. Cependant ces transports, peu nombreux, sont réservés en priorité aux personnes handicapées dont les personnes en fauteuil roulant. Les collectivités tentent donc de proposer des solutions alternatives telles que des transports à la demande qui peuvent se traduire par la mise en place de navette de type minibus ou des taxis dédiés à certains moments de la journée. Bien évidemment ce type de transport à un coup, qu’il faut prendre en charge.

La grande gagnante, la marche

Bien évidemment il reste la marche qui prédomine pour le déplacement des personnes âgées. Elle se heurte cependant à deux grandes catégories de problèmes :

  • Un corps qui ne suit plus aussi bien qu’avant avec de la fatigue, la peur de la chute, des difficultés respiratoire…
  • Un urbanisme général non réfléchi et optimisé pour les piéton et les personnes âgées. Des trottoirs parfois inexistants ou mal conçus, une découpe peu claire de la route, des revêtements de route glissant…

Tous ces points montrent que la mobilité des seniors est un sujet de société qu’il est important de prendre en compte et qui demande un travail de fond pour comprendre les freins et les leviers d’une continuité de se déplacer. La population devient vieillissante, de plus les conditions climatiques font penser que la voiture va perdre sa place phare dans les villes pour laisser plus d’espace aux mobilités douces, autant de faits sociétaux qui devraient faire bouger les choses.

Sources

  1. https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2012-2-page-63.htm?contenu=article

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